Prévention des risques de chantier : ces innovations peuvent vous aider

Nos ressources / Raphaelle

Drones, objets connectés… : découvrez des solutions originales et innovantes permettant de prévenir les risques professionnels dans le secteur du bâtiment.

 

Accidents du travail : le bâtiment en première ligne

Le secteur du BTP demeure le plus exposé aux accidents du travail. Et cela même si leur fréquence tend un peu à y diminuer au cours des dernières années. Ces accidents ont en majorité pour cause des opérations de manutention. Arrivent ensuite les chutes en hauteur et les manipulations liées à l’outillage.

 

Quant aux maladies professionnelles, elles sont en hausse. Dans leur grande majorité (+ de 80 %) celles-ci sont liées à des troubles musculo-squelettiques (TMS) : tendinites, lombalgies, douleurs articulaires… liées à la pénibilité du travail.

 

Pour prévenir ces accidents et ces affections, sources de drames humains mais aussi de pertes économiques pour les entreprises, des solutions apparaissent. Liées aux nouvelles technologies, elles ont fleuri ces dernières années et commencent à se démocratiser.

 

 

Bon à savoir : les acteurs du BTP ont lancé en 2018 le premier incubateur de start-up dédié à la santé et à la prévention dans le bâtiment. Plus d’infos sur www.sante-prevention-lab.com.

 

La réalité virtuelle pour apprendre les bons gestes

Les casques de réalité virtuelle ne sont pas réservés aux jeux vidéo. Ils peuvent aussi aider à prévenir les risques professionnels.

 

 

Immergé dans l’univers d’un chantier, on se déplace et l’on explore pour découvrir les situations à risque (absence de garde-corps, engin de chantier qui déboule…) : voici à quoi ressemble une formation à la prévention des risques grâce à la réalité virtuelle.

 

L’immersion totale, avec une restitution très proche du réel mais avec zéro danger facilite la mémorisation et la compréhension des risques. La réalité virtuelle s’avère ainsi bien plus efficace que des brochures ou des formations en classe pour sensibiliser aux accidents dans le bâtiment.

Des drones pour les travaux en hauteur

Parce qu’ils permettent d’atteindre les lieux les plus inaccessibles sans danger, les drones peuvent être utilisés pour éviter les risques de chutes en hauteur.

 

 

Dans le bâtiment les drones sont loin d’être des gadgets. Apparus il y a quelques années, leur utilisation y est de plus en plus fréquente. Utilisés à des fins de surveillance ou de modélisation, ils sont aussi mobilisés sur les chantiers de rénovation pour réaliser divers diagnostics (étanchéité d’une façade, état d’une toiture…) dans des zones difficilement accessibles ou dangereuses.

 

Et la panoplie « d’outils » proposés par les drones va au-delà de la simple prise d’image. La société Drone Volt a ainsi développé un drone équipé d’un vaporisateur. Celui-ci est capable de pulvériser différents produits (antirouille, anti-mousse…) sur des surfaces qui n’auraient pu être atteintes qu’avec une nacelle ou un échafaudage. La solution s’avère au final plus rapide, plus économique et plus sûre.

Des ergosquelettes pour diminuer la pénibilité

Les exosquelettes et ergosquelettes, prisés par l’industrie, peuvent aussi être utilisés pour diminuer la pénibilité de certains métiers du bâtiment.

 

Exosquelette Plum de la société HMT, conçu pour soulager les postures de travaux de bras en hauteur.

Devenir un « humain augmenté » : c’est ce que permettent les exosquelettes. Ces armatures robotisées, utilisées notamment pour le port de charge lourde, ont trouvé d’autres utilisations dans le BTP. En 2018, la société Colas a par exemple lancé « ExoPush », développé en collaboration avec la société bourguignonne RB3D, qui permet de faciliter le travail des ouvriers chargés de couvrir les chaussées d’enrobées.

 

Dans le bâtiment, où les tâches répétitives sont relativement rares, ce sont néanmoins les ergosquelettes qui sont promis au plus bel avenir. Contrairement aux exosquelettes, qui permettent de démultiplier les capacités physiques, ils se présentent sous forme de harnais permettant de soutenir certaines postures (par exemple des travaux sur les plafonds). Moins onéreux que les exosquelettes (2000 € contre 5 000 € en moyenne pour les exosquelettes), les ergosquelettes sont une solution pouvant être mobilisée pour diminuer la pénibilité et les risques de TMS dans les métiers du bâtiment.

Des EPI connectés pour éviter et détecter les accidents de chantier

Grâce aux nouvelles technologies, les équipements de protection individuels (EPI) se dotent de nouvelles fonctionnalités.

 

 

Les objets connectés ouvrent de nouvelles perspectives pour la prévention des risques de chantier. Relativement peu onéreux et d’une mise en place facile, ils constituent une des solutions amenée à se développer dans les années à venir. D’ores et déjà, des sociétés françaises se sont lancées sur ce nouveau marché.

 

On citera par exemple Rcup et sa solution de semelles connectées. Installées dans les chaussures, elles vibrent pour prévenir leur propriétaire. Celui-ci est par exemple averti en cas de port de charge trop lourde ou d’approche d’un danger tel qu’un engin de chantier. Les semelles sont aussi géolocalisées. Elles permettent ainsi de mieux identifier les zones de sécurité. Enfin, elles sont capables de détecter les chutes de plain-pied en envoyant une alerte pour une intervention rapide.

 

La société CAD.42 a également développé des gilets intelligents et des capteurs, liés à une application, pour sécuriser les chantiers du bâtiment et du génie civil. Ceux-ci peuvent permettre de définir des zones de danger ou de détecter la présence d’un travailleur sous un cône de grue et de l’avertir des risques. Là encore, l’outil pourra aussi détecter rapidement une chute ou une immobilité. Enfin le système permet de collecter les données de chantier et de les traiter, en vue d’en améliorer le fonctionnement et… la sécurité !

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