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Préserver la biodiversité sur les chantiers : des actions à connaître

Comment préserver la faune et la flore sur ses chantiers de construction ou de déconstruction ? Des actions peuvent être mises en place pour préserver les milieux naturels durant les différentes phases du projet.

 

 

Biodiversité et bâtiment : des enjeux croisés

Les rapports sur l’extinction de la biodiversité, en France et dans le monde, se succèdent et se font de plus en plus alarmants. Le secteur de bâtiment a, à son niveau, un rôle à jouer. La construction d’un logement neuf, mais aussi la démolition ou la rénovation du bâti, sont en effet susceptibles de perturber l’écosystème dans lequel le projet est implanté.

 

Les acteurs du bâtiment sont de plus en plus conscients du problème et ont commencé à se mobiliser. A tout le moins, il peut s’agir de respecter la réglementation. Il est notamment interdit en France de détruire une espèce protégée ou son habitat. De plus, l’étude d’impact obligatoire sur certains chantiers comporte désormais un volet écologique.

 

Mais l’engagement va souvent au-delà et apporte une réponse à une opinion publique de plus en plus sensible aux questions environnementales. Un chantier respectueux de la biodiversité comporte un intérêt certain en termes d’image et constitue désormais un facteur de promotion et de réussite d’un projet.

 

Alors, quelles actions mettre en place pour préserver la biodiversité sur ses chantiers ? Quels sont les acteurs à impliquer et à quel moment ? On fait le point avec vous.

 

 

Suivez le guide
Publié en avril 2019, le guide « Biodiversité et chantiers urbains » a été co-rédigé par des associations environnementales et des acteurs de la construction. De manière pratique, il présente des méthodes pour accueillir la biodiversité ou la préserver à toutes les étapes du chantier.
Télécharger le guide.

 

Imposer la question de la biodiversité en amont du chantier

Une bonne gestion de l’impact d’un chantier bâti sur la biodiversité commence bien en amont du projet. Ici, c’est avant tout le maître d’ouvrage qui joue un rôle essentiel.

 

Réaliser un diagnostic écologique

Certains sites sont plus ou moins riches, et donc vulnérables, en matière de diversité. La première étape de tout chantier de construction respectueux de son environnement doit être de réaliser un diagnostic écologique. Ce travail, effectué par un écologue, permettra d’abord de confirmer le choix d’une parcelle. Il permettra ensuite de prendre les décisions adéquates pour préserver la biodiversité lors de la phase chantier.

 

Adapter le programme du chantier

Le diagnostic écologique doit déboucher sur des préconisations. Le maître d’ouvrage devra les traduire en une série de mesures, à définir conjointement avec l’écologue et le maître d’œuvre. Elles peuvent être de toute sorte (effarouchement des espèces, création d’un milieu de substitution, préservation des éléments existants…) et dépendront du site et de son contexte. A noter : ces mesures sont à intégrer aux documents administratifs du chantier (cahier des charges, CCTP…).

 

 

Bon à savoir. Certains labels ou programmes pour le bâtiment intègrent la dimension de la biodiversité sur les chantiers. On citera par exemple le label Biodivercity, la certification HQE, le BREEAM, ou la charte chantier vert.

 

Organiser un chantier respectueux de l’environnement

Plusieurs mesures peuvent être prises lors de l’organisation du chantier afin de s’assurer de la préservation de la biodiversité présente sur le site.

 

Choisir la bonne période pour commencer et terminer les travaux

La faune et la flore vivent au rythme des saisons, la prise en compte de ce rythme lors des différentes phases du chantier se révèle donc importante. En pratique, il conviendra de s’assurer que les travaux de creusement, destruction de haies ou de murs… évitent les périodes où les espèces sont les plus vulnérables (nidification, mise bas, élevage, hibernation). Autre exemple : le déplacement des arbres et arbustes devra être privilégié pendant la période hivernale.

 

Baliser le chantier

En fonction des observations et des préconisations réalisées lors du diagnostic écologique, il conviendra de préserver les zones les plus « sensibles » : protéger les arbres et leurs racines, les lieux de nidification, les couvées… Pour cela, on pourra baliser le chantier afin de créer des zones de cheminement et de stockage évitant ces espaces. A travers le choix des passages à emprunter par les engins de chantier, on pourra également limiter le tassement des sols.

 

Sensibiliser et former

Pour que les équipes du chantier respectent les préconisations en matière de biodiversité, mais également les contraintes réglementaires liées à cet aspect, il est essentiel qu’elles soient sensibilisées et formées. Cette action passe par la désignation d’un référent biodiversité sur le chantier (une personne volontaire et intéressée par cette problématique) et l’organisation de réunions et de formations pour sensibiliser les différents métiers. Cette étape, qui peut sembler fastidieuse, est une manière de renforcer l’implication de tous sur le chantier et contribuera à la réussite du projet.

 

Des actions pour protéger la faune et la flore sur les chantiers

Les actions à mener pour préserver la biodiversité sur un chantier dépendront des particularités et du contexte de chaque site. Une chose est néanmoins sûre : il faut sortir de la culture qui voudrait à tout prix « faire propre ».

 

Les espaces enherbés sont un abri pour différentes espèces d’insectes et de vertébrés. En outre, la nature ayant horreur du vide, un chantier où toute la terre est décapée risque d’être vite envahit par des espèces invasives. Or, celles-ci peuvent être nuisibles à la flore et la faune du lieu.

 

Au maximum, on cherchera à préserver les espaces lorsque cela est possible. On pourra sinon le cas échéant recréer un espace naturel rassemblant les conditions de celui qui a été détruit.

 

Pour compléter, voici une liste d’exemples d’actions pouvant être menées pour préserver la faune et la flore lors d’un chantier :

  •  
  • réduire la pollution lumineuse, en limitant l’éclairage nocturne, sinon en évitant de l’orienter vers le ciel et en privilégiant des lumières à température chaude ;
  •  
  • préserver les haies, ou les déplacer lorsque le projet l’exige, afin de maintenir ce réservoir de biodiversité ;
  •  
  • laisser des zones enherbées, qui seront un abri et un lieu de passage pour la petite faune ;
  •  
  • privilégier l’utilisation de terres déjà sur place, sinon être vigilant en cas d’apport de terre extérieure pour éviter d’importer des espèces de végétaux envahissantes ;
  •  
  • éviter les pollutions, par exemple en installant des zones de lavage des engins avec récupération ;
  •  
  • utiliser les matériaux de démolition pour recréer des habitats naturels, tels que des tas de bois, des talus, ou des zones de rocailles.
Raphaelle

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