Conséquence du réchauffement climatique, les étés caniculaires, les inondations et les catastrophes naturelles se multiplient et dégradent les constructions. Il est désormais nécessaire d’y faire face en changeant de méthodes.
Plus de 48 milliards d’euros, tel est le coût imposant des indemnisations en France suite à des inondations, tempêtes et autres sécheresses de 1998 à 2013. Des coûts appelés à grimper toujours plus avec un réchauffement climatique qui s’intensifie sur l’ensemble de la planète.
Très exposé aux conséquences du réchauffement climatique, le secteur du bâtiment est également le plus énergivore. Il est ainsi un des premier émetteur de gaz à effet de serre.
Il est donc indispensable que le secteur évolue rapidement pour sortir de cette spirale et trouve des solutions adaptées.
L’été 2019 n’a pas fait exception et la canicule a encore touché un bonne partie du territoire fin juin. Dans les zones urbaines, les îlots de chaleur sont revenus avec plusieurs degrés d’écart par rapport aux communes voisines. Ces coups de chaud à répétition impactent fortement les bâtiments. Usure accélérée des matériaux, dilatation, dégradation des équipements électriques, sans même parler des impacts sur la santé et le confort, les fortes chaleurs sont néfastes.
Or selon le National Institute of Building Sciences américain il coûtent 6 fois moins cher d’anticiper que de faire face aux dégradations après coup.
Cette anticipation d’évènements extrêmes voués à se répéter fait intervenir le concept de résilience des bâtiments. L’idée est que dès la conception, les bâtiments soient conçus pour être capables de résister à ces conditions spécifiques.
Végétalisation, dalles réfléchissantes sur les toits, optimisation des ventilations naturelles, les solutions sont là pour faire face à la canicule. Les matériaux bio-sourcés et le bois sont de plus en plus présents pour éviter le « tout béton » moins cher à court terme mais qui résiste mal.
Pour les inondations, la première chose est de faire respecter les réglementations de manière plus stricte. On sait aujourd’hui construire de manière sécurisée en zone inondable mais les surcoûts sont importants et les normes souvent contournées.
Au delà des normes, le concept de résilience implique de concevoir des bâtiments capables « d’encaisser » les chocs naturels. Prévoir par exemple des éléments qui vont céder plus rapidement et orienter l’eau vers des zones où les dégâts seront moindres. Construire un rez-de-chaussé inondable et sans logement ou encore surélever les constructions pour ne pas être touché.
Nous vous en parlions dans notre article sur l’obsolescence programmée, les nouvelles normes de la RE2020 vont changer la donne pour le neuf. En effet, la consommation énergétique des bâtiments représente une source très important d’émissions qui accélèrent le réchauffement du climat.
La nouvelle directive européenne va imposer une véritable révolution à partir de 2020. Les bâtiments neufs devront à cette date avoir un bilan énergétique positif !
Le challenge est de taille pour le secteur. Il va falloir intégrer énergies vertes, domotique et matériaux innovants pour y arriver. Parmi les pistes pour atteindre un bilan énergétique positif, l’installation de panneaux solaires, les pompes à chaleurs et l’utilisation de la biomasse prennent de l’essor.
La nouvelle réglementation ne se limite pas à une approche uniquement énergétique. Elle prend aussi en compte le confort pour les habitants, en particulier pour les périodes chaudes. Solutions passives (vitrage, protection verte,…) ou active (climatisation,…) vont alors permettre de maintenir une température agréable. Les VMC double flux, les pompes à chaleurs et la végétalisation sont particulièrement adaptées à cet objectif.
Le défi le plus important reste cependant l’amélioration du bâti déjà existant. l’objectif des autorités françaises est ambitieux : atteindre un parc immobilier global à basse consommation d’ici 2050.
Dans l’existant, seule la rénovation va permettre d’atteindre un tel résultat. L’état a donc mis en place un ensemble de réglementations et de mesures incitatives. Ces dernières visent en premier lieu l’isolation des bâtiments. Écoprêts à taux zéro, chèque énergie, crédit d’impôts viennent ainsi soutenir les efforts des particuliers.
Bon à savoir : retrouver ici les informations sur les mesures prévues par l’état
Des dérogations sur l’urbanisme sont aussi prévues pour des travaux d’isolation en façade, la pose de protection solaire, la surélévation de toitures,…
Autre chantier lancé par l’état, la baisse de la consommation énergétique dans le secteur tertiaire avec un objectif de -60 % d’ici 2050. Le plan prévoit des objectifs pour le secteur réévalués tous les dix ans.
Dans le cadre de cette adaptation du bâti existant, la difficulté vient du décalage entre les dépenses immédiates et les économies à long terme. De plus, les gains économiques rapides et en terme de confort n’affectent pas forcément ceux qui les financent. Un propriétaire non occupant n’y verra pas forcément son intérêt. Pourtant au final, cela lui coûtera nettement plus cher lorsqu’il faudra rénover en profondeur des bâtiments endommagés.
L’impact du réchauffement climatique sur le secteur du bâtiment est donc très important. Il impose une nouvelle approche de la construction qui anticipe plus les problèmes. Bien qu’inéluctable, il ne faut pas voir le réchauffement uniquement comme une punition mais aussi comme une opportunité. Les acteurs qui se placent aujourd’hui dans une démarche durable et plus verte seront assurément les grands gagnants demain.
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