Comment réduire la pénibilité sur ses chantiers ?
La réduction de la pénibilité sur les chantiers est un enjeu de santé, mais aussi d’attractivité pour les métiers du bâtiment. Voici quelques-unes des solutions à connaître.
Avec la réforme des retraites la réflexion sur la pénibilité et ses enjeux est plus que jamais d’actualité. Le BTP est d’ailleurs un des secteurs où la pénibilité est la plus importante.
Une situation qui renvoie souvent une image négative pour les travailleurs.
Les jeunes ouvriers du BTP ne veulent plus de conditions de travail qui leur nuiront à long terme. Ils connaissent beaucoup mieux que leurs aînés les risques associés à la pénibilité. Ils sont aussi sensibilisés aux bonnes pratiques (positionnement ,…)
Une drôle de réglementation
Dans ces conditions, l’évolution des critères de pénibilité dans le BTP portées par le gouvernement actuel peut surprendre.
En 2017, la majorité a en effet réduit de 10 à 6 les critères du compte pénibilité. Elle a supprimé en particulier les manutentions manuelles de charges, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et le risque chimique. Raison avancée, ces critères seraient trop difficiles à évaluer sur un chantier.
Pour autant, il serait naïf de croire que les ouvriers d’aujourd’hui ne soient pas sensibles à ces problèmes.
Il faut donc aller plus loin et trouver des solutions pour diminuer la pénibilité et promouvoir l’attractivité du secteur.
Les pistes ne manquent d’ailleurs pas, allant des solutions les plus high tech à de simples astuces d’organisation souvent très efficaces.
Le High Tech, oui mais…
Drones, réalité virtuelle, « exosquelett »et même « ergosquelettes », la liste des nouvelles technologies visant à travailler mieux est longue. (voir notre article à ce sujet ici)
Pour autant, diminuer la pénibilité ne se limite pas à proposer un outillage digne de films de science fiction.
Savoir anticiper
Lutter contre la pénibilité, c’est bien souvent savoir anticiper l’évolution des chantiers et s’adapter en conséquence.
Dans cette optique, des technologies comme le BIM seront très efficaces pour centraliser les informations pertinentes (voir article ici). Néanmoins, il est tout aussi important de désigner des responsables « pénibilité » qui suivront le chantier dans son ensemble.
Pas besoin de high tech ici mais il faudra s’y prendre bien en amont pour trouver les bons profils quitte à les former avant le début des travaux.
Bien réfléchir au calendrier est aussi essentiel. Effectuer des portages de charge sera par exemple plus pénible sous les fortes chaleurs d’été. Les travaux en hauteurs risquent d’être aussi plus dangereux et difficiles en cas de pluie,…
Dans l’organisation même du chantier, il est possible d’anticiper au mieux les zones de stockage et de levage pour réduire au maximum la pénibilité.
Globalement, il s’agit donc surtout de bien gérer la coordination et l’échange d’information avec l’ensemble des travailleurs sur un chantier.
Le low tech à la rescousse
Les équipementiers ont bien compris l’enjeux de la pénibilité et proposent des solutions qui, sans être high tech, n’en sont pas moins très efficaces.
Dans le domaine du coffrage, le système universel Duo de PERI est réalisé en polymère léger. Il s’assemble de manière très astucieuse sans aucun marteau pour des réalisation supportant jusqu’à 80KN/m².
Avec le Maxidalle Ergo d’ALPHI et son mât de levage pneumatique, un seul ouvrier pourra poser jusqu’à 40m2 de coffrage de dalle par jour en minimisant les efforts.
D’autres équipementiers proposent encore des coffrages béton innovants avec des écrous à débrayage intégré qui évitent les outils traditionnels et les efforts associés.
Pour le levage, les nouveautés sont également bien présentes.
Le lève plaque démultiplicateur Edmaplac 450 d’EDMA est ainsi capable de lever jusqu’à 80kg à 5,5m de hauteur à la verticale. Il peut être utilisé à la main ou avec une simple perceuse portative comme moteur externe. Idéal sur des petites surfaces !
Le plancher coulissant de ROLITE permet de son côté de charger et décharger jusqu’à une tonne dans un utilitaire sans avoir à monter en permanence dans le véhicule. Un avantage très important en terme de pénibilité.
Brouette à chenille, nacelles araignées, à flèche et à ciseaux électrique, les fournisseurs innovent dans de nombreux domaines pour accompagner les besoins du BTP.
Un modèle remarquable est le Cingo M12.3 Plus de Merlo dont la base, à moteur thermique, accepte 25 équipements interchangeables !
Toutes ces innovations ont bien sur un coût mais elles permettent aussi des gains de productivité importants tout en répondant à une attente très forte des ouvriers du secteur.
De plus les services de location augmentent rapidement à mesure que la demande se renforce. La start-up Tracktor permet par exemple de louer du matériel en quelques clics via son application sur l’ile de France et plusieurs grandes métropoles française.
Il est donc possible désormais d’améliorer ses chantiers en terme de pénibilité sans pour autant modifier totalement ses méthodes de travail ou investir massivement.
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